En réunissant quelque 1300 à 1500 supporters, ce vendredi 7 janvier au Crystal de Châteaudun (Eure-et-Loir), Éric Zemmour a plutôt réussi son pari. Plutôt, car il s’agissait là d’un rassemblement d’ampleur régionale réunissant également des partisans d’Indre-et-Loire, du Loir-et-Cher ou encore du Loiret. De retour de ses vacances aux Antilles, le candidat au teint hâlé est venu évoquer son attachement indéfectible au monde rural et à la France périphérique, opposant ces entités aux élites parisiennes, au diktat de Bruxelles et à la mondialisation.
« Ils n’ont pas voulu voir le formidable atout économique de nos territoires, ils n’ont pas su faire de la campagne française un levier de sa puissance, ils n’ont pas voulu préserver son art de vivre. Ils ont préféré oublier et vous oublier », a affirmé le candidat identitaire face à un public massé dans la salle surchauffée. Parmi ses mesures pour la ruralité, M. Zemmour a dit souhaiter mettre fin à l’implantation de nouvelles éoliennes sur l’ensemble du territoire, jugeant ces dernières laides, bruyantes et peu efficaces. Il a aussi promis la suppression de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain (SRU) qui « force » selon lui les maires et « enlaidit nos villages ». Mais loi qui encourage essentiellement la construction de logements sociaux. Il a, dans une même logique, appelé à rediriger les fonds dévolus à la politique de la Ville vers le monde rural. Ceci sans évoquer la moindre compensation pour les 5,4 millions d’habitants des 1514 quartiers prioritaires.
Lire aussi Au menu de « Reconquête Loiret », du rififi et des luttes de pouvoir
Eric Zemmour a de même plaidé pour le retour au cumul des mandats, permettant à un député d’être également maire, afin de combattre, ce qu’il a qualifié d’effet « hors sol » du mandat unique. Après avoir longuement brossé le monde rural et périphérique dans le sens du poil avec des formules parfois grandiloquentes, le candidat d’extrême droite a dégainé plusieurs mesures consensuelles. Au catalogue, l’implantation de services publics, la lutte contre les déserts médicaux avec l’embauche par l’État d’un millier de médecins, ou encore la mise en place de circuits courts pour fournir les cantines scolaires. Enfin, il a affirmé sa volonté de défendre vigoureusement le « made in France » avec la création d’un « patri-score », indicateur de traçabilité sur le modèle du nutri-score. « Je veux que les Français sachent d’où viennent véritablement nos produits alimentaires », a précisé le candidat, provoquant les applaudissements des centaines de participants. Parmi eux, de nombreux jeunes arborant des tee-shirts « Éric Zemmour 2022 » fabriqués… au Bangladesh.