BILLET. Le dévoilement du nom de l’invité officiel des Fêtes Jeanne d’Arc est toujours un moment prisé des maires successifs d’Orléans. Il leur permet de faire un coup médiatique majeur du fait de la forte notoriété de la personnalité conviée, qu’elle appartienne au milieu politique, artistique, médiatique, sportif ou encore littéraire.
Citons, de mémoire, Emmanuel Macron (alors ministre), Bernadette Chirac, Jean-Louis Debré, François Mitterrand, Stéphane Bern, Audrey Pulvar, Claudie Haigneré… Localement, certains médias se font une joie de relayer la bonne nouvelle, sans trop écorner, a priori, l’image de l’invité, même lorsque celui-ci a tenu des propos jugés homophobes, comme ce fut le cas du célèbre judoka et député UMP David Douillet.
Cette année, surprise, il s’agit de Masha Kondakova, une réalisatrice ukrainienne inconnue du grand public, y compris d’Ukrainiens présents à Orléans. Un constat qui n’altère en rien son talent ni la qualité de ses courts-métrages, documentaires et publicités, naturellement. Mais cette annonce soulève cependant une question : pourquoi avoir attendu le 29 avril, soit le début des festivités, pour sortir ce nom du chapeau ?
Certainement parce que Serge Grouard n’a pas décroché le Graal tant attendu. Lui qui surfe depuis plusieurs semaines sur la vague de l’émotion suscitée par la guerre en Ukraine, ne pouvait qu’envisager un invité reconnu nationalement, voire internationalement ; une sorte de symbole de la résistance à l’envahisseur russe. Et pourquoi pas le premier d’entre eux, Volodymyr Zelensky ? La diffusion des images du président ukrainien s’adressant par visioconférence aux députés français et à leurs homologues européens n’aura forcément pas échappé au maire LR d’Orléans, un assidu des plateaux TV.
« Et Serge Grouard, comme le veut la tradition, a-t-il sollicité le président de la République nouvellement élu qui lui aurait également fait faux bond ? », questionne par ailleurs un spécialiste des Fêtes johanniques. L’Histoire nous le dira peut-être un jour.