Il a choisi son camp. « J’ai décidé de soutenir Éric Zemmour pour qu’il soit notre prochain président de la République », a annoncé Guillaume Peltier dimanche 9 janvier au matin, invité du Grand Rendez-vous Les Echos-CNEWS-Europe 1 . L’ex-numéro 2 des Les Républicains assume ainsi de ne pas soutenir Valérie Pécresse, la candidate investie par sa famille politique. « Je n’ai pas confiance en elle », a-t-il expliqué, affirmant qu’il n’avait eu « aucune garantie de son non-ralliement à Macron » en cas d’élimination de LR au premier tour. Guillaume Peltier a même martelé : « Valérie Pécresse, c’est Emmanuel Macron ».
Retour aux sources identitaire de Guillaume Peltier
« Alors qu’il n’exerçait plus aucune responsabilité dans les instances de LR, Guillaume Peltier fait un retour aux sources en rejoignant Eric Zemmour », s’est empressé de tweeter Christian Jacob, président LR, en référence au passé d’extrême droite du députe du Loir-et-Cher. « Par cette décision, il est de fait exclu de notre famille politique et ne peut plus s’en revendiquer. »
M. Peltier s’était engagé de 1996 à 1998 au Front national de la jeunesse. « Une impasse », écrira-t-il en 2019. Après un passage auprès de Bruno Mégret, il était devenu numéro deux du Mouvement pour la France du souverainiste Philippe de Villiers, aujourd’hui également soutien d’Éric Zemmour. M. Peltier avait ensuite changé de cap en 2009 en rejoignant l’UMP. Il avait été choisi par Nicolas Sarkozy comme porte-parole de sa campagne en 2012.
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L’appel aux électeurs LR à rejoindre Zemmour
« Une girouette qui montre toujours la même direction, ça s’appelle une boussole », s’est justifié M. Peltier questionné sur ses virements politiques. « Depuis toujours, après avoir soutenu de Villiers, Sarkozy et Wauquiez, on comprend tout de suite quel est mon ADN politique, ma colonne vertébrale. Et c’est la France forte. »
Le député du Loir-et-Cher, souvent considéré comme le porte-drapeau de la ligne la plus à droite de LR, a finalement lancé un appel « à tous les électeurs des Républicains », à le suivre et à rejoindre Éric Zemmour. « Je fais le choix du courage plutôt que de la carrière. C’est un acte de foi que je pose, donc je les invite à quitter une candidate aujourd’hui en deuxième position pour un candidat en quatrième position, parce que j’ai la conviction qu’Éric Zemmour va gagner cette élection. »
Éric Ciotti, finaliste de la primaire de la droite auquel Guillaume Peltier avait apporté son soutien après s’être positionné dans un premier temps en faveur de Xavier Bertrand, s’est de son côté dit « déçu par l’attitude de Guillaume Peltier » et estime qu’il commet « une lourde faute ». « Seule Valérie Pécresse peut battre Emmanuel Macron et rassembler tous les électeurs de droite », a-t-il jugé.